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Presse 2008

Le festival du film parcourt la province Nord


Depuis hier et jusqu’à dimanche prochain, le festival de cinéma « ânûû-rû âboro » propose des projections gratuites de films documentaires venus du monde entier. A la médiathèque de Poindimié, mais aussi un peu partout en province Nord.

Le festival du film parcourt la province NordSamuel Goromido et l’équipe du festival, accompagnés de tous les réalisateurs présents, ont officiellement lancé la semaine du cinéma des peuples, hier, à Poindimié. Jean-François Corral, le coordinateur du festival, a attendu dimanche matin, très tôt, à l’aéroport de Tontouta. Mais Idrissa Ouédraogo, le président du jury, n’était pas au rendez-vous. Il a été refoulé à Osaka pour un problème de visa. Regrettable mais pas dramatique puisque les organisateurs ont invité pas moins de vingt-quatre réalisateurs pour la seconde édition du festival du cinéma des peuples. Et que les présents étaient visiblement heureux d’être là, hier matin, pour la coutume d’accueil.
Si Jean-Louis Comolli, président du festival, temporairement aphone, n’a pu s’exprimer, Samuel Goromido, le président de l’association ânûû-rû âboro, l’a fait à sa place. « Cette manifestation est importante en termes de rééquilibrage pour la province Nord. Complémentaire du festival de La Foa, elle offre un choix plus large au public calédonien en matière de production audiovisuelle et cinématographique. Elle invite aussi à parcourir en images la singularité de chaque peuple tout en donnant l’opportunité à des réalisateurs de montrer leurs productions. »
Pour Pierre Boiguivie, ancien maire de Poindimié, « ânûû-rû âboro permet aussi de mieux communiquer et donc de mieux se comprendre. »

« Nous ne sommes pas que des numéros et que des statistiques. Nous sommes avant tout des peuples. »

Un propos repris en partie par Patricia Goa qui, en l’absence de Paul Néaoutyine, parti inaugurer l’usine coréenne de nickel, a appelé le peuple kanak à « occuper le terrain de l’image et à se réaproprier une image trop souvent caricaturée. » L’élue provinciale a aussi émis le vœu que « les jeunes de ce pays deviennent les réalisateurs de leur histoire et de leur culture » et que naisse « une télévision publique qui soit le reflet du pays. » Au-delà des discours politiques et/ou militants, tous les participants se sont accordés à le dire : « Le festival ânûû-rû âboro ouvre aux peuples du monde un espace de parole et représente une invitation à la découverte de la culture de l’autre. »
Durant toute la semaine, des projections gratuites et ouvertes à tous sont prévues à la médiathèque de Poindimié, mais aussi dans les tribus de la province Nord (programme consultable sur www.anuuruaboro.com).
Rendez-vous est d’ores et déjà donné au public dimanche 9 novembre, à partir de 10 heures, à la médiathèque du Nord, pour une proclamation des résultats et une remise de récompenses aux lauréats qui s’annoncent fort émouvantes.
Parce que, comme l’a dit Déwé Gorodé, membre du gouvernement, lors de la cérémonie d’ouverture, « nous ne sommes pas que des numéros et que des statistiques. Nous sommes avant tout des peuples. »

Article de Christine Ragaj, journaliste LNC

Lundi 3 novembre 2008