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Festival 2011

La 5ᶱ édition du festival international du cinéma des peuples, piloté par l’association Ânûû-rû Âboro, du 21 au 30 octobre 2011 à Poindimié.

Éditos

Paul Néaoutyine
Président de la Province Nord

Jamais sans doute l’image ou plutôt les images n’ont été aussi prégnantes dans notre vie quotidienne qu’aujourd’hui. Avec les technologies 3G et bientôt 4G, les Ipod, Ipad et autres Smartphones, notre quotidien se meuble d’images portatives accessibles et interconnectables à l’infini. En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, le paysage audiovisuel connaît une profonde mutation : aux chaînes accessibles dans le bouquet Canal-Sat, s’ajoute l’arrivée de la TNT et la perspective proche de deux télévisions supplémentaires. Entre la publicité et les reality shows, entre les Playstations, les X box et les Wii, entre le formatage des documentaires et des fictions, le clip marginalise-t-il le clap ? En d’autres termes, quelle est la place du cinéma dans ce tourbillon d’images spectaculaires. Et bien, le cinéma documentaire résiste et oppose aux simulacres la force têtue du réel, sans maquillage, sans trucage, sans lavage de cerveau. Le Festival International du Cinéma des Peuples « Anûû-rû âboro » de Pwêêdi Wiimîâ est l’un de ces îlots de résistance où la parole des peuples et le regard des réalisateurs se conjuguent sur grand écran dans la fraternité et la solidarité.

Jean-François Corral
Délégué général du festival ânûû-rû âboro

Anûû-rû âboro veut dire « l’ombre de l’homme » dans la langue paicî, autrement dit « cinéma ». Nous aimons cette définition poétique qui laisse une part d’ombre dans la recréation du réel que pose l’acte cinématographique documentaire. Nous aimons aussi cette présence de l’homme dans la définition kanak du cinéma. A tout choisir, nous préférons filmer l’homme à hauteur d’homme que la terre vue du ciel. L’homme, c’est-à-dire celui qui s’inscrit dans un processus de vérité pour reprendre une thèse d’Alain Badiou. Nous inscrivons notre festival dans un processus d’émancipation : celui que le peuple kanak et les citoyens de notre pays ont engagé avec l’Accord de Nouméa. Nous considérons que le cinéma est un espace non-clos dans lequel les contradictions politiques et idéologiques qui travaillent le monde s’exercent peut-être encore plus vivement qu’ailleurs. L’image est devenue un enjeu de pouvoir planétaire. Dans notre Pays, il n’y avait encore que deux chaînes de télévision il y a dix ans à peine. Aujourd’hui, le bouquet satellitaire donne à voir une cinquantaine de chaîne et la TNT s’annonce. Nous sommes submergés d’images et pressés d’en consommer. Notre voix et notre image -notre identité- sont inaudible et invisible. Les grandes chaînes d’informations, y compris celles qui diffusent en continu, sont interchangeables : les sujets sont les mêmes, ils sont traités de la même façon : du point de vue du centre, celui du capital financier, jamais du point de vue de la périphérie, celui de l’immense majorité des hommes et des femmes qui, dans leur diversité, peuplent la planète. L’ordre établi, ce n’est pas seulement celui du capital financier qui met le monde en coupe réglée, qui affame la moitié de la planète, qui contraint des milliers de gens à émigrer au risque de leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure. L’ordre établi c’est aussi celui d’une idéologie dominante largement intériorisée qui, en matière d’images et d’esthétique, tend à imposer des formes établies, calibrées par la télévision, soumises dans leur conception et leurs conditions de production à la dictature marchande de l’audimat. Notre festival essaie de donner un espace, la tribu, et un temps, extensible à l’année, à ces films documentaires qui ne sont pas seulement des témoignages plus ou moins bien « habillés » qui documentent le réel mais qui se veulent des oeuvres cinématographiques dotées de leur propre langage, de leur propre narration et d’une forme qui leur est propre. En un sens, comme toute oeuvre d’art, ils incarnent le désordre face à l’ordre.

Samuel Goromido,
Président de l’association ânûû-rû âboro,

Cela fait maintenant cinq ans que l’association ânûû-rû âboro existe. Créée pour promouvoir le développement et la pratique du cinéma documentaire et permettre aussi aux citoyens de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie d’avoir une fenêtre ouverte sur le monde grâce au festival international du cinéma des peuples, ânûû-rû âboro s’inscrit dans la continuité d’un certain cinéma du réel. Cette cinquième édition sera encore le rendez vous incontournable de toute la population calédonienne. Elle sera aussi l’occasion de rencontrer les peuples du monde entier au travers des images mais aussi des réalisateurs de cinéma invités pour l’occasion. Le paysage audiovisuel en Nouvelle-Calédonie se caractérise par l’insuffisance d’images correspondant aux réalités des citoyens du pays et par la pauvreté des programmations, en matière d’images locales et océaniennes. La production doit donc être la priorité pour les prochaines éditions, notamment en raison des futures chaines de télévision en préparation. Nous ne pouvons qu’être modestes car -en matière de production audiovisuelle- nous ne sommes qu’au tout début d’un grand chantier d’avenir pour notre beau pays.

Jè po ca kârâ î jè nâja nâ é tââ i association ânûû-rû âboro. É tapo wakèri développement mâ i pratique ânûû-rû âboro documentaire ba nâ töpwö târâ tèpa citoyens wânî Kanaky /Nouvelle Calédonie ê wâro kârâ ba goro âboro wânî göröpuu ê ka é nâ tââ i festival « ânûû-rû âboro » ânâ jè nyê të tââ nâ pwinâ jè inâ go pâ réèl. I nâpô kâjè ânâ nyê ticè âju ânûû-rû âboro go jè cenâ paari nâ nâ pâ chaîne locale goro télévision ,wèijè mâ përë bé jè l’océanie.  o wâdé nâ i production ânâ priorité nâjè o wakèri nâ goro përë édition nâ jè o ba pwa mwârâ ba nâ o wâdé mwârâ nâ go përë âmû télévision nâ o tèèpa tâ jè widèuru mâ wiilu. o câ jè cau pi inâ kâjè âco nâ jè mwâ nyê géré tapo i pwi wakè bèèpwiri â jè pwa, ba nâ o wâdé nâ goro i production audiovisuelle wânî nâ nâpô kâjè nâ dau wâdé.